Manger Bio, Barrières, Motivations et Généralisation (3/3)

Manger Bio, Barrières, Motivations et Généralisation (3/3)

Dernier épisode de la série sur le bio ! Cette fois on parle des freins à consommer des produits bio et au contraire des motivations de ceux pour qui c’est une habitude. Je vous montrerai aussi pourquoi je pense que l’on va assister à une généralisation du bio dans les années à venir.

Cet article est disponible en épisode de podcast.

Salut à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode, le troisième de la série sur l’alimentation biologique. On a vu dans les deux premiers des avantages clairs pour la santé et on va voir dans celui ci quelles sont les barrières. Quels sont les freins qui empêchent beaucoup de personnes à passer au bio ? Et au contraire quelles sont les motivations de ceux qui mangent principalement bio ? Et enfin, pourquoi je crois fermement que l’on va aller vers une généralisation de cette qualité d’alimentation.

J’espère que vous allez bien. On est parti pour ce troisième épisode de la série sur l’alimentation biologique et on démarre tout de suite avec les freins, les barrières qui font que beaucoup de personnes ne passent pas à un type d’alimentation biologique, ne se procurent pas de produits bio, alors même que l’on sait que cela a forcément une incidence sur sa santé. Du moins, on l’a vu dans les deux premiers épisodes de la série, on s’en doute, on s’en doutait et on s’en doute de plus en plus grâce aux études très récentes.

On a vu que des véritables études d’ampleur, elles sont vraiment peu. Elles sont très récentes et du coup, jusqu’à présent, c’était plutôt un petit peu sans preuves, une question de bon sens en se disant que forcément de se procurer des aliments de meilleure qualité sans notamment tout le cortège de pesticides, ça avait une incidence très positive sur sa santé. En tout cas, de mon côté, j’ai pendant longtemps entendu la barrière principale du justement le manque de preuves, qui crée du coup une méfiance envers les produits bio.

On nous vend quelque chose qui finalement va être difficile d’accès puisque c’est cher. Et on a de la méfiance parce qu’on n’a pas la connaissance, sans la connaissance de ce qu’il y a dedans. Qui le fait ? Comment ? Quels sont les critères ? Quel est finalement le cahier des charges ? Est ce qu’il est vraiment tenu ? Il y a beaucoup de méfiance et c’est difficile de comprendre quelles sont vraiment les avantages du bio ?

Puisque c’est vrai que si on n’est pas dedans, moi j’ai eu cette connaissance parce que j’ai fait des études de biologie, donc je me suis rapidement dit que dès que j’aurai les moyens, dès que je travaillerai, j’essaierai de tendre de plus en plus vers des produits bio. Mais sinon, je comprends tout à fait cette méfiance qu’ont la plupart des gens, même si de moins en moins, ça s’estompe. Mais quand j’ai commencé à acheter des produits bio, il n’y avait pas grand chose. C’était il y a maintenant une dizaine d’années. C’était vraiment difficile d’accès, peu compris et donc il y avait énormément de méfiance.

Cette méfiance est toujours là, notamment grâce ou à cause plutôt du prix qu’on demande pour acheter des produits bio. Les gens ont du mal à comprendre, puisque ça demande évidemment de toucher à quelque chose qui compte énormément, le portefeuille. Il y a un manque de connaissances et en plus, il faut souvent revoir un peu sa façon de consommer, de cuisiner, de comprendre des produits. Souvent, les produits sont un peu différents, on ne comprend pas ce qu’il y a dedans. On trouve des goûts très différents, moins de goût, moins prononcé puisqu’il y a moins d’additifs, de sel, de choses qui sont rajoutés.

Voilà, ça nécessite tout un tas d’adaptations qui font que ça crée énormément de méfiance, de freins. Et finalement, la grande barrière du bio, c’est de se dire : est ce que ça vaut vraiment le coup pour moi, que j’y mette ce prix là par rapport aux bénéfices que je vais retirer, par rapport aussi à mes valeurs et à mes connaissances. Et c’est ça la grande barrière. C’est vraiment ce prix et ce manque de connaissances, même si on voit que le manque de connaissances, petit à petit, se dissipe. Vu le nombre d’années maintenant, et un petit peu de recul, le nombre d’articles, de vues dans les médias et puis les études, les chiffres qui arrivent petit à petit, de plus en plus, et qui vont probablement énormément augmenter dans les années à venir.

Et cette barrière, on peut la déduire assez facilement grâce à une étude. L’étude que je vous ai parlé dans l’épisode 2 juste avant a aussi montré des corrélations entre les personnes qui mangeaient bio et celles qui ne mangeaient pas bio. Et ils se sont rendus compte que les personnes qui mangeaient le plus bio étaient déjà des personnes qui étaient plus âgées, donc certainement qui avaient déjà des premiers soucis de santé et qui s’inquiétaient pour leur santé. Des personnes qui avaient plus d’argent ou en position managériale, qui avaient un poste avec des fonctions de manager, donc plus de moyens financiers et donc de percevoir moins cette hausse de tarifs et de pouvoir se le permettre sans que cela impacte sa vie. Les personnes qui avaient un niveau d’études supérieures et les personnes qui étaient plus actives physiquement. Donc, on voit dans tout cela que le panel est assez clair.

Ce sont les personnes qui ont levé leurs doutes et leurs barrières. Donc, soit des personnes qui s’inquiétaient pour leur santé et qui commençaient à se dire bon bah, il faut que je mange mieux si je veux vivre plus longtemps. Donc, on a une motivation forte. Les personnes qui ont plus d’argent et donc le principal frein est directement levé et ensuite les personnes qui sont les plus éduquées, qui ont plus de connaissances ou du moins, qui s’intéressent le plus à connaître des choses. Elles se sont certainement renseignées sur ce que ça implique de manger bio. Les impacts sur sa santé, ce qu’il y a peut être dans le cahier des charges des labels, ce genre de choses. Et puis, les personnes plus actives physiquement. Les personnes qui vont s’intéresser grandement à leur santé, qui vont peut être faire du développement personnel et donc forcément, manger, avoir une alimentation plus saine, fait partie des habitudes de ces personnes là. Donc on voit que comme tout, pour lever ces barrières et comprendre, il faut des motivations.

Et ces personnes, elles ont eu soit plus de temps, soit plus de finances pour s’y intéresser, pour comprendre pourquoi c’est intéressant de manger bio et de réussir à se permettre de manger bio et de continuer à faire progresser son bien être. Et on le voit très clairement puisque le critère numéro un des personnes qui vont acheter des produits bio vont le faire pour leur santé, pour leur santé à eux ou celle de leurs proches. C’est le critère numéro un. Il y a plein de chiffres qui sont très intéressants sur Agencebio.org. Il y a énormément de statistiques. Il y a eu beaucoup de dossiers chaque année qui sont faits. C’est très intéressant et on voit notamment les critères et les motivations.

Quelles sont les personnes qui vont qui vont aller vers ce type d’alimentation ? Et vraiment, on voit que la santé est le critère numéro un. Donc, ça implique forcément, à un moment donné, de se renseigner, de s’éduquer sur ce sujet là, sur sa santé. Et c’est là où, en avançant de ce côté là, on se rend compte que l’alimentation bio va rapidement être une des habitudes à implémenter dans sa vie. Si on veut progresser sur son bien être et favoriser sa santé, notamment en prenant de l’âge. Donc voilà, si la connaissance est l’une des barrières qui vous freinent, n’hésitez pas à vous renseigner. Il y a plein de choses d’ailleurs sur ce site là que j’ai découvert. Agencebio.org. C’est très intéressant. Il y a plein de documentation et c’est très bien fait. Le site est très beau, donc n’hésitez pas à aller voir pour vous renseigner si ça vous intéresse et si vous voulez découvrir un peu plus cet aspect là de l’alimentation qui est encore quand même largement méconnu

Et puis, pour ce qui est de la la barrière principale, qui est quand même le prix, le tarif. C’est vrai que quand on va faire les courses dans un magasin bio ou même quand on va dans un supermarché et qu’on ne prend que des produits bio, quasiment, c’est très difficile de ressortir du magasin avec un ticket de caisse à payer à moins de 80 euros. C’est très, très cher et on ressort seulement avec une semaine à peine de courses. Donc, évidemment, c’est une question de balance, de mettre dans la balance. Est ce que j’ai les connaissances suffisantes pour me dire que ma santé est en jeu pour que j’y mette ce prix là ?

Et après, il y a beaucoup de personnes qui ne comprennent pas pourquoi c’est plus cher. Donc, il faut bien se dire que quand on regarde le cahier des charges des labels bio, il y a de nombreuses contraintes. Il y a des produits ou des processus plus chers à mettre en place, donc forcément ça impacte le coût de production. Et puis, il faut bien comprendre que 69% des produits bio consommés en France sont produits en France. Donc, ce que l’on achète quand on consomme bio, c’est majoritairement du made in France.

Et là, on comprend tout de suite que les coûts explosent par rapport à d’autres produits, puisque c’est assez facile de comparer avec des choses un peu plus basiques, comme la différence entre un T-shirt standard et un tee shirt bio de qualité. On sait qu’il y a une différence de prix qui est à peu près du même ordre. Et là, on va avoir la même chose pour des produits bio. De produire en France, ça reste forcément plus cher. Avec toutes les charges quand on est une entreprise, cela implique donc évidemment un coût, ça va être plus cher. Donc il y a beaucoup de personnes qui ne s’en rendent pas compte. Mais c’est manger du made in France de meilleure qualité, avec des coûts de production supérieurs. C’est forcément bien plus cher que des produits qui vont venir d’Europe ou de partout dans le monde, avec des restrictions très simples avec l’utilisation de produits industriels et d’additifs qui ne sont vraiment pas chers.

Donc, c’est vraiment beaucoup plus facile de proposer un produit au ras des pâquerettes, mais dans tous les cas, on l’a vu dans les deux premiers épisodes. Moi, je suis persuadé depuis longtemps que l’on est ce que l’on mange et que ça a un impact considérable sur notre état de santé tout au long de notre vie. Donc je pense que ce qu’on met dans notre bouche doit être vraiment de qualité. Et c’est là où les études doivent continuer à progresser, à avancer, à lever les biais qu’on a vu un peu dans les 2 premiers épisodes pour qu’il n’y ait plus aucune ambiguïté.

Et s’il y a plus d’ambiguïté sur l’apport sur la santé à une population, je suis persuadé qu’on va aller vers une généralisation de produits de qualité biologique. Car pour moi, ça doit clairement faire partie de la politique de santé d’une nation dans un futur assez proche. Si on veut prendre soin d’une population, du peuple d’une nation, il faut s’occuper de l’alimentation. Puisque ça va devenir une grande part des politiques de santé dans le futur. On se rend compte maintenant que pleins de choses sont régies par ce que l’on mange. Plein de maladies, notamment en prenant de l’âge, sont liées aux bactéries intestinales. Donc, forcément, ça doit devenir un enjeu majeur de santé.

Et pourquoi pas généraliser voilà des produits bio de qualité, sans pesticides et sans antibiotiques, sans OGM, sans additifs, de revenir à des bases saines et qui correspondent à ce que la physiologie humaine a besoin pour se développer et vivre en bonne santé, et donc une politique de santé du futur. Pour moi, ce serait de les favoriser en taxant les producteurs, les agriculteurs qui ne jouent pas le jeu de la qualité du biologique.

Evidemment, ça va demander du temps, des moyens et surtout, ça va demander une volonté politique. Peut être, comme on le fait avec les cigarettes, l’alcool et plein d’autres choses, c’est de taxer pour faire augmenter ces prix et donc diminuer l’intérêt des personnes vers ces produits là et en même temps de réussir à faire baisser les coûts sur les produits biologiques. Et ça répondrait certainement à la préoccupation numéro 1, car 6 français sur 10 ne comprennent pas pourquoi le bio est plus cher.

En tout cas, je suis persuadé qu’on tendra vers une généralisation, qu’il y aura certainement plein de moyens de pouvoir favoriser des productions biologiques qui respectent l’environnement. Et alors parfois, on entend que la labellisation est très dissuasive en terme de coûts. Je ne m’étais jamais renseigné, donc là, j’ai fait l’exercice, j’ai été me renseigner et j’ai trouvé des chiffres très clairs qui montrent que vraiment, c’est uniquement les très petits producteurs qui vont avoir un petit peu des soucis de rentabilité, qui vont être certainement uniquement en microentreprise, qui vont avoir du mal à se payer cette labellisation. Puisque on parle d’un coût par an entre 350 et 800 euros par an.

Donc, ça dépend de ce que gagne le producteur, de ce qu’il produit. Mais en moyenne, ça représente 0,5% du prix d’un produit fini. Donc, cette labellisation, avec la visibilité qu’elle offre, et puis l’accès à d’autres magasins ou d’autres événements ou types de public, je pense qu’elle est intéressante. Et puis on est, on y est obligé d’avoir un coût pour pouvoir certifier et vérifier le cahier des charges que le producteur doit suivre et pour pouvoir contrôler cette qualité. J’ai été assez agréablement surpris. Je m’attendais à ce que le cout soit bien supérieur, car j’avais beaucoup de fois entendu parler de ce coût important pour le label bio. Mais je trouve qu’on est sur quelque chose d’assez restreint. Après, je comprends pour les personnes qui gagnent vraiment très peu. Peut être qu’il faudrait un cout encore spécial, peut être pour les microentrepreneurs.

Mais là, je trouve ça relativement abordable pour la visibilité que ça peut offrir si on a une activité qui est quand même assez importante. Et puis, ça participe justement à lever cette méfiance quand on s’y intéresse, puisqu’il y a un contrôle qui est fait par an, et en plus un deuxième inopiné.Et dans un cas sur dix, sauf quand il y a suspicion, il y a des analyses chimiques qui sont effectuées pour vérifier que le cahier des charges est bien suivi et qu’il n’y a pas de problème.

Et il y a deux chiffres que j’ai trouvé très intéressant, c’est que chaque année, il y a 10% des agriculteurs en bio qui sont déclassés. Donc c’est vraiment énorme. Donc, on se rend compte que vraiment, c’est pas pour rigoler. Les contrôles suivent le cahier des charges et s’il y a un problème, il y a un déclassement temporaire. La personne ne peut plus s’afficher en tant que producteur bio, donc 10% chaque année. Et par contre, ce qui est très encourageant et très intéressant, c’est que il y a uniquement dans ces 10%. Dans ces cas de déclassement, il y a uniquement 0,5% des cas où il y a une faute qui est intentionnelle. Donc, c’est vraiment très peu. On se rend compte que c’est une démarche des producteurs pour aller vers la qualité. C’est quelque chose qui est souvent voulu, qui correspond à des valeurs. Donc on ne va pas avoir de triche et on a très peu de cas de fautes intentionnelles avec des produits utilisés volontairement. Ca va être souvent des pollutions non intentionnelles qui vont arriver. Donc j’ai trouvé ces 2 chiffres vraiment très intéressants.

Et puis bon, pour compléter, on est obligé de se dire de ne pas se voiler la face. Que produire bio aujourd’hui, c’est aussi très rentable vu les prix, et il y a de plus en plus de demande. Donc forcément, ça va augmenter. Ça monte fort dans les chiffres et il y a aussi de plus en plus de bio dans les grandes surfaces qui sont à des prix de plus en plus accessibles. Alors évidemment, on a différents niveaux de qualité, mais on a vraiment quelque chose qui augmente. Il y a beaucoup d’argent derrière toute cette alimentation biologique, donc il y a de l’intérêt et tant mieux.

A la rigueur, c’est une mise en lumière par les études, par ces chiffres là, de ces chiffres d’affaires là qui augmentent. Donc, je suis persuadé qu’on va aller vers une généralisation et un accès, j’espère, beaucoup plus facile à ce type de produits qui sera forcément beaucoup plus bénéfique pour la santé de tout le monde. Et ce qui serait très intéressant, je viens d’y penser, c’est de se dire que les impacts sur la santé doivent être tels quand il n’y aura plus d’ambiguïté, qu’on aura énormément de chiffres à l’appui. Il y aura certainement des personnes qui vont faire des projections en montrant aux politiques, en favorisant ces productions biologiques, en les rendant plus accessibles. Il va y avoir énormément d’économies sur les autres systèmes de santé et ça pourrait financer justement cette généralisation du bio. Je ne sais pas s’il y a des chiffres là dessus, mais en tout cas, je suis persuadé qu’on va aller dans cette direction.

Et puis, pour finir, évidemment, on ne mange pas bio uniquement pour sa santé. Il y a aussi d’autres raisons intéressantes puisque ça permet énormément de gaspillage en moins, de gaspillage alimentaire en moins, ça privilégie le local. On a vu soit le local, soit la France. On a vu 69% du made in France. C’est souvent aussi des produits de saison de meilleure qualité, avec plus de nutriments, de micronutriments. Et puis, souvent, ça implique aussi une bien meilleure protection de l’environnement et de la cause animale. Donc ça fait beaucoup d’atouts pour cette alimentation biologique.

Donc voilà, vous l’avez compris, je pense, je suis un convaincu depuis longtemps. Et même en étant un entrepreneur qui se lance et qui n’avait que peu de finances, c’était l’un des critères numéro 1 de pouvoir conserver dans ma qualité de vie, de pouvoir manger une alimentation de qualité. N’oubliez pas, nous sommes ce que nous mangeons et ça a bien plus d’impact que ce que l’on nous le dit et on le verra de plus en plus dans les années à venir.

Je vous remercie pour votre écoute. J’espère que je vous ai éclairé un petit peu plus sur tout ce qui est bio avec ces trois épisodes. On pourrait en parler encore longtemps, mais je crois que le principal a été dit. N’hésitez pas à venir en discuter avec moi sur les réseaux sociaux, dans le groupe Facebook Libreneur ou même en commentaire sur le site, sur le blog libreneur.com. Je vous dis à très bientôt. Je vous souhaite une très bonne journée ou une très bonne soirée.

Ciao.

Kesse-Guyot, E., Rebouillat, P., Payrastre, L. et al. Prospective association between organic food consumption and the risk of type 2 diabetes: findings from the NutriNet-Santé cohort study. (2020)
Agencebio.org
Agriculture.gouv.fr

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